Question :
Nous avons eu dernièrement une discussion très chaude concernant le fait de porter des manteaux en cuir. Certains frères pensent que ceux-là sont généralement fabriqués en peau de porc. Si c'est le cas, que pensez-vous du port de ces manteaux ? Est-ce que ceci est permis dans la religion ? Certains livres comme Le Licite et l'Illicite d'Al-Qardhâwî et la Jurisprudence Selon les Quatre Ecoles ont traité ce sujet, mais ils l'ont mentionné superficiellement sans l'expliquer clairement.
Réponse :
Il est établi d'une voie sûre que le Prophète, prière et salut d'Allah sur lui, a dit :
« Lorsque la peau est tannée, elle devient pure. »1
et qu'il a dit :
« Le tannage des peaux des bêtes mortes est leur purification. »2
Les savants ont divergé concernant ces hadiths : englobent-ils les peaux de toutes les bêtes mortes, ou sont-ils spécifiques aux bêtes qui deviennent licites par égorgement ?
Il n'y a pas de doute que les peaux de cette dernière catégorie, comme celles des chameaux, des vaches et des moutons, deviennent pures par tannage et par conséquent, licites pour toute utilisation, selon l'avis le plus juste des savants.
Quant aux peaux de cochon, de chien et d'autres animaux qui ne sont pas licites après égorgement, les savants ont divergé sur la purification de leurs peaux après tannage.
Cependant, il est plus prudent de ne pas les utiliser en application du hadith du Prophète, prière et salut d'Allah sur lui :
« Celui qui évite les choses équivoques a préservé sa religion et son honneur. »3
et du hadith :
« Délaisse ce qui est douteux pour ce qui ne l'est pas. »4
Fatwa de cheikh Ben Baz
Recueil de Fatwas et d'Articles Divers, vol. 6, page 354
___________________________
1 Muslim a rapporté un hadith similaire dans le chapitre des menstrues (n°3366).
2 Ibid.
3 Rapporté par Al-Bukhârî dans le chapitre de la foi (n°52), et Muslim dans le chapitre concernant l'échange de services agricoles (n°1599).
4 Rapporté par At-Tirmidhî selon Hussayn ibn cAlî dans la description du Jour de la
Résurrection (n°2518), et par Ahmad selon Anas (n°3/153).