Salam aleykoum wa rahmatoullah wa barakatouh
Actualisé avec nouveau bilan, source officielle, nouveaux témoignages /// DIYARBAKIR (Turquie), 5 mai 2009 (AFP) - Quarante-cinq personnes ont été tuées lundi dans une fusillade contre une fête de noces, dans un village du sud-est de la Turquie à majorité kurde, a annoncé le ministre de l'Intérieur, des témoins évoquant un différend entre familles comme mobile possible.
"Malheureusement, 45 citoyens ont perdu la vie (...) il y a six blessés", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Besir Atalay, à la presse à Ankara, à propos du massacre, survenu dans le petit village de Bilge, près de la ville de Mardin. Il a ajouté que les premières constatations avaient permis d'écarter l'hypothèse d'une "attaque terroriste" -- en référence aux séparatistes kurdes du PKK, actifs dans la région concernée --, et précisé que le Parquet était saisi de l'enquête.
Des villageois ont estimé que la fusillade pourrait être liée à des hostilités entre familles, voire à une vendetta. Des témoins ont raconté à l'AFP que quatre hommes masqués, venant chacun d'une direction différente, ont lancé des grenades avant d'ouvrir le feu sur l'assistance, peu après qu'un imam eut conduit la cérémonie religieuse. Les assaillants ont ensuite investi plusieurs maisons, en continuant à tirer, selon ces témoins. Un responsable local ayant requis l'anonymat a confirmé le récit d'une jeune femme de 19 ans ayant survécu, qui a affirmé que les assaillants avaient rassemblé des femmes et des enfants dans une pièce d'une des maisons avant des les mitrailler.
La plupart des victimes de la tuerie sont des femmes et des enfants, selon des sources sécuritaires. Les tireurs ont réussi à s'échapper dans l'obscurité, alors qu'une tempête de sable rendait la visibilité encore plus difficile dans la zone, située à une dizaine de km de la frontière syrienne. L'armée a bouclé la zone et lancé une importante chasse à l'homme pour retrouver les assaillants, non identifiés, a constaté un journaliste de l'AFP. Les litiges se règlent fréquemment par les armes dans le sud-est turc à majorité kurde, où les traditions féodales persistent, où l'analphabétisme reste important et où les armes sont considérées par beaucoup comme un moyen légitime de régler des comptes et de défendre son honneur.
Les hostilités peuvent être déclenchées pour diverses raisons: litige foncier, dettes impayées, enlèvements ou fuite de jeunes filles avec un fiancé non agréé par la famille. Les rebelles séparatistes kurdes du PKK sont actifs depuis 24 ans dans le sud-est de la Turquie et de nombreux hommes de Bilge -- qui compte 32 maisons et dont tous les habitants sont issus du même clan, selon l'agence Anatolia -- sont membres d'une milice pro-gouvernementale armée qui soutient l'armée turque dans son combat contre le PKK. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a suivi de près la situation, a affirmé M. Atalay qui a ajouté qu'il se rendrait dans le village mardi.
source:soeur tajdid