ina lilah wa ina ilahi radjioune
Cinq personnes appartenant à une même famille sont mortes dans un incendie probablement accidentel survenu très tôt ce vendredi matin, vers 5 heures du matin, dans leur appartement, au dernier étage d'un immeuble de logements sociaux de Nîmes (Gard). Selon la police, les personnes décédées sont une grand-mère, un père et trois enfants dont un majeur d'une trentaine d'années, une adolescente d'une quinzaine d'années et un jeune garçon.
Treize autres personnes ont été blessées. Quatre se trouvent dans un état grave, dont deux enfants. «L'origine de l'incendie est indéterminée mais a priori accidentelle», a déclaré à l'AFP M. Pavy, procureur adjoint de la République de Nîmes.
L'incendie est survenu au sixième et dernier étage d'un immeuble situé au Valdegour, «un quartier populaire» de Nîmes, selon M. Pavy. L'enquête déterminera s'il a touché un seul appartement ou deux appartements mitoyens. On ignore encore si les personnes décédées, une famille marocaine qui habitait le quartier depuis dix ans, se trouvaient dans le même appartement ou étaient divisées mais trois corps ont été retrouvés dans l'appartement et deux autres sur le palier. Tous ont été victimes d'intoxication. Vêtus de pyjamas et de chemises de nuit, ils étaient vraisemblablement endormis quand le feu s'est déclaré.
«Peu avant 4h30, nous avons été appelés pour un feu», a expliqué le responsable des opérations de secours, le commandant Thierry Marc. «A notre arrivée, nous avons été confrontés à un violent incendie, nous avons sorti la grande échelle». Six personnes ont été évacuées par la grande échelle et plus d'une dizaine d'autres ont été mises en sécurité.
«J'ai vu le feu et le petit Ilyès qui criait par la terrasse "au secours, au secours", Ilyès est rentré dans l'appartement et on l'a retrouvé asphyxié avec son père», a raconté à l'AFP Brahim, 21 ans, rentré d'un réveillon vers 4h20.
«Je dormais, vers 4H15 j'ai été réveillé par des cris», a témoigné Abdelilah Sadki qui habite au quatrième. «Je suis monté voir mais il y avait beaucoup de fumée et des flammes partout, je n'arrivais pas à monter».
Mimoun, qui vit au deuxième, est monté au sixième étage avec un autre voisin par l'escalier de secours extérieur. «On a essayé d'ouvrir la porte au sixième, mais il y avait trop de fumée, on ne voyait rien. J'étais impuissant».
Selon les témoignages recueillis, il n'y a pas eu d'explosion alors que nombre d'habitants de l'immeuble qui compte cinq appartements par étage utilisent des bouteilles de gaz.
En milieu de matinée vendredi, des habitants se rassemblaient devant l'immeuble évacué par les pompiers et dénonçaient une absence de détecteurs de fumée et d'extincteurs, assurant également qu'une des portes de l'immeuble était bloquée. «On n'est pas dans la sécurité, on n'est pas aux normes», pouvait-on entendre, «ces immeubles ont été repeints mais c'est du maquillage».
Certains exprimaient leur colère, jugeant trop long le temps d'intervention des pompiers. «Les secours sont intervenus très rapidement, en moins d'un quart d'heure», a répondu le commandant Marc, «je ne souhaite pas polémiquer sur ce point»